Le ministère de guérison physique

« Celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père, et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. (Jn 14, 12)

 

  • Jésus a toujours manifesté le désir de guérir ceux qui le demandent avec foi : "Si donc vous, qui êtes mauvais, savez donner à vos enfants ce qui est bon, combien plus votre Père qui des Cieux donnera-t-il ce qui est bon à ceux qui le lui demandent !" (Mt 7, 11). Il se soucie de la guérison de toute la personne (corps, âme, esprit) : nos corps, temple de l’Esprit, ressusciteront au dernier jour. Prier pour demander l’action de Dieu est légitime. Même lorsqu’il n’y a pas d’espoir humain, ni aucune solution médicale : Dieu peut toujours intervenir. 

  • Evangélisation. Les guérisons ne sont pas une forme de thérapie alternative, elles sont un élément de l’annonce de l’Evangile dans la puissance de l‘Esprit. Elles ne sont pas le salut mais avant-goût et signe du Royaume. Elles visent à renforcer la foi du bénéficiaire et des témoins en les invitant à accueillir Jésus comme Seigneur et Sauveur de leur propre existence. 

  • Le Créateur parle, les créatures existent, et elles écoutent, reconnaissent et obéissent à la voix de leur Créateur. Jésus parle à la tempête, elle se calme. Il maudit le figuier, il dépérit. Au nom de Jésus, il nous est donné de pouvoir à notre tour ordonner à telle infirmité, à telle maladie, à telle trouble, etc. de « partir », de s’ajuster au désir créateur de Dieu. 

  • La foi du priant en l’intervention surnaturelle de Dieu est nécessaire. Qu’il s’attende à la guérison : « Etends donc la main pour que se produisent des guérisons » (Ac 4, 30). Qu’il soit assuré que « Tout est possible à celui qui croit ! » (Mc 9, 23). Dès lors il lui faut exercer l'autorité dont le Christ l'a revêtu. La foi grandit par sa mise en œuvre, surtout lorsqu’elle oblige à sortir d’une zone de confort.

  • La prière est mise en présence du Seigneur qui guide la démarche : « Montre-nous, Seigneur, ce que tu veux que nous fassions en ton nom. » Il arrive que Dieu communique une parole de connaissance à propos de ce qu’il désire accomplir ou est en train d’accomplir. Cette connaissance suscite une foi capable de déplacer les montagnes par l’assurance reçue que Dieu agit. Que la foi agisse par la charité ! Soyons dociles à l’Esprit Saint, au geste qu’il suggère, imposer les mains, oindre, etc.

  • Certaines questions jettent le trouble et empêchent d’avancer avec la foi qui guérit (Jc 1, 6-8), : « Dieu veut-il guérir tout le monde ? », « Pour cette personne que désire-t-il ? », « Attend-il que ce soit moi qui prie ou un autre ? », « Et s’il ne se passe rien ? », « Souffrir serait-il sans valeur ? »

  • Le Seigneur exauce toujours, l’exaucement pourra être :

    • Une guérison : parfois instantanée, plus souvent progressive, aussi convient-il d’encourager à rester ouvert à l’action de Dieu.

    • Une réorientation de la prière vers la véritable volonté de Dieu, vers une ‘demande plus ajustée. Ainsi Paul : il prie (3x) pour que soit ôté son écharde et découvre son utilité pour lui éviter l’orgueil (2 Co 12,7).

    • Un consentement paisible à l’épreuve.

  • Prudence. Ne rien dire qui puisse engendrer culpabilité ou sentiment de rejet. Ne pas faire de promesse irréfléchie : « Dieu va te guérir de ça ou ça. ». ​​Annoncer que la guérison n'est par d el'ordre du 'tout ou rien", mais un processus habituellement progressif dépendant de la poursuiute du chemin de foi et de convrersion. L’absence de guérison ne doit pas nécessairement être imputée à un manque de foi !

Exemple : un mal d’origine spirituelle (vexation) répondra, non à une prière de guérison, mais bien à une prière de délivrance.

  • La foi du requérant est nécessaire : « Paul le fixa du regard et vit qu’il avait la foi pour être sauvé. Alors il lui dit … » (Ac 14,9-10). Elle doit être active. « Ta foi t’a sauvé » manifeste qu’il n’y a pas d’exaucement sans la participation de l'intéressé. Sa foi doit faire un pas dans le sens de la grâce offerte. Il doit « se lever ». Souvent, sa foi devra vaincre un obstacle tel l’accueil d’une parole du Seigneur a priori humainement insensée : « Allez vous montrer aux prêtres. » dit Jésus aux dix lépreux. Jésus demande de renoncer à nos manières de faire, de penser, de nous comporter, à nos peurs de déranger. 

 

Guérison de la fille de Jaïre

« Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. »

Jésus ne rejette jamais ce genre de demande.

« Ta fille vient de mourir. A quoi bon déranger encore le Maître ? »

La peur de déranger dissimule un manque de foi. C'est que nous ne connaissons encore Jésus que comme un « Maître ! », et pas le Fils de Dieu.

« Jésus surprenant ces mots, dit au chef de Synagogue : Ne crains pas, crois-seulement ! »

« Craindre »... ? Jaïre, chef de synagogue, n’a pas eu peur. Devant la foule nombreuse, en plein jour, il se jette aux pieds de Jésus pour implorer alors que les autorités le rejettent et cherchent à l'éliminer. Il va falloir que sa foi grandisse jusqu'à reconnaître en Jésus, non plus seulement un Maître puissant, mais le Messie qui est "la Résurrection et la Vie". La foi est un certain regard porté sur Jésus. Qui est-il pour nous : « Et vous qui dites-vous que je suis ? »

« Ils furent complètement bouleversés ; (...) Puis il leur dit de la faire manger. »

Passage du surnaturel au naturel, cela n'étonne pas Jésus pour qui cette continuité est normale.

Dans la pratique, il n'y a pas de méthode fixe de guérison. Que ce soit par la prière, l'imposition des mains, l'onction d’huile ou par tout autre moyen, le seul élément stable et que toute guérison se fait, explicitement ou implicitement : « Au nom de Jésus-Christ, le Seigneur ». Il nous semble pourtant que, dans un récit particulièrement développé, tous les éléments essentiels du ministère de guérison se trouvent réunis : la guérison du paralytique de la Belle Porte (Ac 3, 1-11).

 

La guérison du paralytique de la Belle Porte

 

Dans la pratique, il n'y a pas de méthode fixe de guérison. Que ce soit par la prière, l'imposition des mains, l'onction d’huile ou par tout autre moyen, le seul élément stable et que toute guérison se fait, explicitement ou implicitement : « Au nom de Jésus-Christ, le seigneur ».

 

Les divers éléments qui rentrent en ligne de compte dans les guérison ne se présente pas dans un ordre déterminé. La foi en Jésus-Christ (du requérant), par exemple, précède la guérison, comme elle peut aussi la suivre.

 

Il nous semble pourtant que, dans un récit particulièrement développé, tous les éléments essentiels se trouvent réunis : la guérison du paralytique de la Belle Porte (Ac 3).

 

1- Le premier de ces éléments est ici la compassion. Pierre et JEAN ne peuvent rester indifférent devant la détresse physique de l'homme qui leur demande l'aumône. Il s'arrête devant lui et manifeste de l'intérêt qu'ils éprouvent, la charité qui les anime.

 

2- Il s'agit ensuite de mettre l'important dans une attitude de foi réceptive (la foi qui guérit ?) : « Regarde-nous ! Et il les regarde attentivement, s’attendant à recevoir quelque chose deux ».

 

3- Cette foi doit être maintenant diriger sur son objet véritable, Jésus-Christ, le Seigneur. Mais il faut d'abord la détourner de toute idée d'une aide humaine. Les apôtres n'ont pas le même rien à donner : « Je n'ai ni argent ni or ». Pourtant, il y a une possibilité de secours : « Ce que j'ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ, de Nazareth ».

 

Rappelons ici que ce nom, Jésus-Christ, avait aux oreilles de l'israélites qu'il entendait, une résonance particulière. « Jésus » été, dans son sens étymologique connu, l'affirmation : Dieu sauve. « Christ » ou « Messie » désigne celui qui a été oint, consacré à cet œuvre particulière du salut de Dieu. La foi de l'impotent se trouve ainsi fixée sur la pensée de la puissance salvatrice de Dieu, agissant par celui qu'il a lui-même désigné pour cela.

 

4- Puis vient à la parole d'autorité : « Lève-toi, et marche ! ». À cet instant, Pierre manifeste sa propre foi en prenant l'homme par la main, lui prouvant ainsi qu'il est parfaitement sérieux en lui donnant cet ordre impossible à exécuter, et qu'il croit lui-même pleinement à ce qu'il vient d'affirmer.

 

5- Ce contact directe entre l'attente du malade et la foi de celui qui intervient, provoque l'élan de foi de l'important qui, au même moment, sans ses pieds et ses chevilles ça fermer : d'abord, il est debout et se met à marcher.

 

6- Le malade est guéri : mais le miracle ne s'arrête pas là. L'influencer la stupéfaction des spectateurs permet immédiatement à Pierre de prêcher l'Évangile. De nouveau, il insiste sur son impuissance et celle de Jean. « Ce n'est pas que nous ayons un pouvoir particulier ou une pie était extraordinaire ». C'est le «Nom de Jésus-Christ », c'est-à-dire la présence réelle du Seigneur qui, se servant du canal de la foi, vient de se manifester, comme un signe visible qu'il a été envoyé pour détourner chacun de son péché.

 

7- Et la conséquence de cette seule guérison et que « tout se glorifie Dieu ». Une guérison – celle-ci pas plus qu'une autre – n'a pas de valeur en elle-même, bien que libère d'une souffrance. Elle est destiné à glorifier le Dieu qui agit par le moyen de Jésus-Christ.

 

En résumé :

  • Compassion
  • Foi du disciple
  • Foi du malade
  • Proclamation de la puissance du Seigneur
  • Geste humain qui favorise la foi et la souligne
  • Obéissance à l'heure qui vient d'être donné
  • Guérison réelle et complète
  • Témoignage rendu au Christ présent
  • Puissance effective de ce témoignage.
  •  

tels sont les éléments essentiels du ministère de guérison, quel que soit l'ordre chronologique dans lequel ils se produisent.

Toute recherche tendant à retrouver à restaurer ce mystère aujourd'hui devra reprendre tous ses aspects en considération, car ils sont tous dépendant les uns des autres.

Bernard Martin–Pasteur

« Le ministère de la guérison dans l'église»

Editions labor et Fidèles - Genève. – 1952 p.56s.