Prière des Cinq Sens
Seigneur, je te rends grâce pour le corps que tu m'as donné et que tu as choisi pour être le tabernacle de ta Présence. Je veux accueillir ton regard aimant sur ce corps que j'ai souvent tant de mal à accepter. Pardonne-moi de si peu m'aimer, de si peu respecter ton œuvre.
Je veux te rendre grâce aujourd'hui pour la résurrection de ta Chair, pour ce jour où je serai transformé à ton image et à Ta ressemblance, pour mon visage qui sera celui que Tu m'as donné, mais qui ne sera plus marqué par la souffrance et le péché. Je me livre tout entier à toi aujourd'hui pour que tu commences cette œuvre de transfiguration et que je te sois de plus en plus ressemblant. Fais de moi l'instrument de ta Paix et de ton amour.
Seigneur, je te demande de purifier mes oreilles
Pardonne-moi de ne pas avoir été vigilant et d'avoir laissé entrer en moi tant de mauvaises choses, d'avoir prêté une oreille complaisante à la médisance, à la calomnie, à la malédiction et d'avoir laissé s'enténébrer mon cœur en accueillant sans discernement tant de paroles qui ne venaient pas de toi.
Je te consacre mes oreilles pour que, par elles, je puisse accueillir ta Parole. Ouvre mes oreilles pour que j'entende ta Voix, pour que je sois à ton écoute et à l'écoute de mes frères. Comme Salomon, je te demande un cœur qui écoute, un cœur de compassion.
Seigneur, purifie mes yeux, mon regard
Garde-moi du regard hautain et méprisant. Je te demande d'être plus prompt à voir le bien que le mal, pardon de me complaire dans des images qui éveillent le trouble en moi, de ne pas fermer les yeux sur ce dont tu ne m'as pas établi juge.
Je te consacre mes yeux afin que je puisse voir l'invisible, reconnaître ta Présence qui se cache derrière chaque chose, chaque événement. Donne-moi des yeux qui s'émerveillent et qui contemplent ta Gloire inscrite au cœur de ta Création. Je te donne mon regard, je te donne mon sourire, pour qu'ils soient les instruments de ton Amour et de ta Bonté. Comme Marie, que mon regard révèle la beauté de tout être, donne vie et noblesse à toutes choses.
Seigneur, établis une garde à ma bouche, veille sur mes lèvres
Purifie-les de toute parole vaine. Je te demande pardon pour toutes les paroles qui n'ont pas été au service de ton Amour, toutes ces paroles que je n'ai pu retenir et qui m'ont échappées parce que mon cœur a perdu son innocence. Pardon pour tout le mal qui est sorti de ma bouche, pardon pour m'être permis de juger mes frères, pour mes bavardages inutiles qui n'édifient pas.
Seigneur, je te consacre ma bouche afin qu'elle serve à te bénir et à bénir mes frères, à proclamer ta Parole, à chanter tes Louanges, à te rendre grâce en tout lieux et en tout temps.
Seigneur, prends pitié de ma faiblesse et de mon intempérance. Je te demande pardon pour toutes les fois où je n'ai pas su modérer mes instincts, tempérer mon appétit, résister aux tentations de gourmandise et user de chaque chose d'une manière équilibrée.
Je te consacre mon goût afin que ce désir de goûter la vie soit ordonné vers le bien. Que je sache apprécier la saveur des aliments et grandir dans la reconnaissance envers toi qui a créé toutes choses avec sagesse et par amour.
Seigneur, purifie en moi le sens du toucher
Par le toucher, tu me mets en contact avec la vie et avec les autres. Je remets à Ta Miséricorde toutes les déviations de ma sexualité, toutes les fois où j'ai cherché à prendre plutôt qu'à recevoir. Fais que je sois capable de recevoir toutes les choses bonnes et belles que tu as déposées en moi, dans ta Création et à travers elles, te recevoir et t'aimer. Pardonne mon ingratitude et mon inconscience pour le don de la vie que tu ne cesses de me communiquer à chaque instant.
Je te consacre cette capacité de réceptivité que tu as mise en moi, afin que je sois sans cesse en contact avec le réel, que je puisse recevoir toutes ces choses bonnes et belles que tu as disposées pour moi dans ta création, et à travers elles te recevoir et t’aimer.
Seigneur, je te consacre aussi mon odorat
De mes cinq sens, l'odorat est celui qui a été le plus préservé de la chute, j'ai conscience de pécher par omission, de ne pas faire assez de cas du don que tu m'as fait en me permettant de sentir et de goûter les odeurs et les parfums et de pressentir ainsi les délices du monde à venir.