Se réconcilier avec soi-même
« Il est plus facile que l’on croit de se haïr. La grâce est de s’oublier. »
Georges Bernanos.
Parce que nous ne nous acceptons pas, nous ne nous pardonnons pas et gardons un sentiment de culpabilité qui paralyse. Nous ne pouvons accueillir l'existence renouvelée que Dieu veut pour nous; ses projets sont bloqués : « Car moi, je connais les pensées que je forme à votre sujet – dit le Seigneur –, pensées de paix et non de malheur, pour vous donner un avenir et une espérance. » (Jr 29, 11).
Mésestime de soi, culpabilité, honte
Il est plus difficile de se pardonner que de pardonner. Nous ressentons une profonde culpabilité et de la honte du mal que nous avons subi ou commis; nous nous dévalorisons et rejetons. Nous pensons être impardonnables. Or, voici la vérité : « Si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses. » (1 Jn 3, 20). La culpabilité est une force destructrice, ne pas se pardonner paralyse. Détournée de son rôle d'avertisseur, la culpabilité devient l’arme de Satan : comme il ne peut empêcher Dieu de nous pardonner, il empêche que nous nous pardonnions nous-mêmes. Nous voilà incapables d'accueillir les projets d’avenir que Dieu tient en réserve pour nous. L'enjeu de la réconciliation avec soi est l'accueil de de la vie en abondance.
Difficulté à s’accepter soi-même
L’étape décisive est de croire suffisamment à l’amour de Dieu pour s’accepter comme ses bien-aimés. Enfants, nous avons refoulé la plupart de nos malheurs. Nous avons désiré grandir et prendre notre autonomie afin de faire cesser le mal que nous subissions. Devenus adultes, l’enfant blessé demeure en nous, son mal reste en souffrance et entretient le ressentiment. Le rejet d’une part de soi empêche de s’accepter, de s’aimer en Dieu et d’accueillir une existence renouvelée.
Comment s’accepter soi-même ?
Jésus se penche sur l’homme blessé, il fréquente les pécheurs. Il accueille chacun tel qu’il est pour lui rendre la vie. L’erreur est de vouloir se rendre digne de son amour par soi-même. Sa grâce ne devient féconde que lorsque nous reconnaissons en vérité être « malades ». « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu, dit Jésus, appeler non pas les justes, mais les pécheurs. » (Mt 9, 12).
L’Accusateur
Le Malin tire parti de la mésestime de soi, de la culpabilité. Il n’a de cesse de l’amplifier. C’est un point faible qu’il exploite pour pousser à l’orgueil (se débrouiller seuls), à la recherche de perfection par soi-même, et finalement à l’échec et au découragement. Le combat prend fin lorsque nous consentons à tout ce qui nous est arrivé : « Celui qui fait la verité, vient à la lumière. » (Jn 3, 21).
Se pardonner
Se pardonner consiste à accueillir pleinement le pardon de Dieu, et l’accueillir gratuitement c’est-à-dire sans exiger de soi plus que Dieu n’en demande. Ce serait se placer au-dessus de Lui !