Reconnaître un trouble bipolaire
Anciennement appelé psychose maniaco-dépressive
Aide à l'accompagnement spirituel
Qu'appelle-t-on ‘trouble bipolaire’ ?
Le trouble bipolaire est un trouble grave de l’humeur, caractérisé par une alternance de phases d’exaltation (état maniaque) et de baisse de l’humeur (état dépressif). Ces épisodes sont entrecoupés de périodes de durée vaiable où l’humeur est stable (euthymie).
Si l’évolution de la maladie en dents de scie est assez caractéristique, les symptômes individuels varient d’une personne à l’autre : alors que chez certains, les symptômes de la dépression priment sur ceux de la manie, chez d’autres, c’est l’inverse.
Quels sont les symptômes des troubles bipolaires ?
Episode maniaque
La phase maniaque correspond à une hausse de lhumeur.
- Agitation psychique : hyperactivité, accélération de la pensée, faible besoin de dormir - la fatigue n’est plus ressentie -, logorrhée, désinhibition, innombrables idées, jeux de mots et coq à l’âne ;
- Agitation motrice stérile : plusieurs projets ou activités, comportements excessifs, etc. Le patient peut entreprendre des activités sans prendre conscience des risques. C'est alors un cas d’urgence psychiatrique nécessitant l’hospitalisation.
- Exaltation de l’humeur :
- Euphorie : l’humeur est changeante passant du rire au pleurs, de la jovialité à l’agressivité. Cette labilité émotionnelle est un signe d’alarme qui ne trompe pas l’entourage.
- Sentiment de toute-puissance : avec idées de grandeur (mégalomanie) menant à des dépenses excessives; le sujet surestime ses propres capacités, etc.
Ce tableau est présent tout au long de la journée presque tous les jours durant au moins une semaine.
L’accès maniaque survient de manière brusque mais peut être précédé d’une phase d’intensité modérée qu’on appelle « hypomanie qui est une forme atténuée. Classiquement le premier symptôme est l’insomnie.
Episode dépressif
La dépression est une baisse de l’humeur.
Rappelons qu’on distingue deux grandes sortes de dépression qui se présentent par ailleurs avec la même symptomatologie :
- La dépression unipolaire qui ne comporte pas d’alternance maniaque : elle ne comporte qu’un seul pôle aux sautes d’humeur, elle ne réagit pas aux régulateurs de l’humeur (lithium).
- La dépression bipolaire, ici évoquée, qui se déclare le plus souvent dans l’adolescence, et qui ne réagit pas aux antidépresseurs. La maladie apparaît généralement chez les adultes jeunes (moins de 25 ans) et devient récurrente. Le premier épisode est suivi d’autres épisodes de troubles de l’humeur dans 90% des cas.
Un épisode de dépression est caractérisé par trois symptômes présents pendant au moins 15 jours :
1- Manque d’énergie, apathie, perte de l’élan vital qui rendent insurmontables les tâches du quotidien, repli sur soi ;
2- Humeur maussade, triste, anxieuse, désespoir, solitude, souffrance chronique (avec ou sans cause apparente), agressivité, perte d’espérance : « cela n’ira jamais mieux » ;
3- Perte d’intérêt (démotivation) et de plaisir pour les activités quotidienne.
Parfois, au contraire, l’anxiété entraîne agitation fébrile et incapacité à rester en place.
La dépression bipolaire est souvent plus profonde, désespérante et noire, on la taxe de mélancolie parce que la tristesse et la douleur morale y sont intenses.
Signes éventuellement associés
- Fatigabilité ;
- Trouble du sommeil et de l’appétit ;
- Culpabilité vis-à-vis de l’entourage, colère, sentiment de dévalorisation et d'indignité, perte du sentiment du droit de vivre, refus de s’alimenter;
- Diminution de la capacité de concentration et troubles de la mémoire ;
- Pensées suicidaires fréquentes : une tentative de suicide n’est pas rare. Ce risque reste la principale crainte associée à cette maladie d’autant que le désir de passer à l’acte est souvent dissimulé;
- Dépersonnalisation.
Ces symptômes ne sont pas forcément tous présents, mais les critères diagnostiques reposent sur la présence d’une combinaison significative de plusieurs d’entre eux.
Le premier épisode de décompensation est habituellement lié à un événement identifiable : deuil, perte d’emploi, divorce, échec, etc. C’est parfois une surcharge émotionnelle positive : se marier, avoir un enfant, etc. Ultérieurement, les épisodes dépressifs surviennent suite à l’accumulation de stress sans événement déclenchant identifiable.
Ce trouble entraîne de nombreux handicaps sociaux, professionnels et affectifs. La personne troublée appelle ses amis sans cesse, elle téléphone au milieu de la nuit, etc.