Exercices Spirituels de St Ignace et Guérison Intérieure

 

 
Depuis Vatican II, le renouveau des Exercices spirituels de St Ignace de Loyola a connu un déploiement inégalé au cours des siècles précédents. Cette nouvelle vigueur est liée à la redécouverte de la puissance de la Parole de Dieu lorsqu’elle est mise au service de la croissance humaine et spirituelle selon ce qu’on appelle, par mode de raccourci "guérison intérieure". Ces retraites de 8 jours font partie du trésor spirituel inépuisable de l’Eglise.
  
Guérison intérieure  : "Nous entendons le terme guérison intérieure dans un sens évangélique : il désigne le cheminement spirituel de conversion au cours duquel nous demandons à Dieu de guérir nos blessures intérieures, entendons psychiques et spirituelles. Et nous définissons la blessure comme une atteinte à notre intégrité personnelle, nous empêchant de jouir pleinement de la vie que Dieu nous donne et de réaliser les oeuvres qu'Il nous confie."
Extrait de "Parcours de guérison intérieure" du P. Joseph-Marie Verlinde.  
 
 
 

 St Ignace.jpg  Un trésor inépuisable

 
Les Exercices Spirituels nous mettent avant tout en contact avec la Parole de Dieu. Elle devient une Parole Vivante : elle prend vie dans notre vie et fait découvrir nos fausses images de Dieu, nos ténèbres, nos obstacles : obsessions, fuites, blessures (cela, dès le début de notre existence), non-pardons ainsi que tous les comportements qui en découlent. Sous cet éclairage, le Christ lui-même met notre existence dans la Vérité : lui qui est "… le Chemin, la Vérité et la Vie." Il pacifie et fait découvrir l’inéalinéable Amour du Père. 
 
Exercices spirituels : "La pratique des Exercices spirituels constitue non seulement une pause tonifiante et corroborante pour l'esprit, au milieu du bruit de la vie moderne, mais encore aujourd'hui il s'agit d'une école irremplaçable pour introduire les âmes à une intimité majeure avec Dieu, à l'amour de la vertu et la vraie science de la vie, comme don de Dieu et comme réponse à son appel."                                                       Pape Paul VI 
 
 
 

 St Ignace.jpg  Origines des Exercices spirituels

 
L’origine du livre des Exercices spirituels est l’expérience de Dieu qu’Ignace de Loyola fait à l’âge de 31 ans à Manrèse, une petite bourgade proche de Barcelone. Depuis ce séjour, Ignace note régulièrement, dans un cahier, certaines choses qui peuvent être utiles à d’autres. Pendant une vingtaine d’années, il ne cesse de reprendre et de compléter ses notes, rédigées en espagnol, jusqu’à leur donner à Rome, vers 1544, la forme achevée que nous leur connaissons actuellement. Le but des Exercices est de renvoyer celui qui les fait à Dieu, son Créateur et Seigneur. Ignace le dit lui-même, lorsqu’en évoquant sa rencontre avec François Xavier et Pierre Favre à Paris, il avoue les avoir « gagnés au service de Dieu par le moyen des exercices ». S’attacher à la personne de Jésus, tout en gardant sa personnalité propre, telle sera l’expérience fondatrice de la Compagnie de Jésus.
 
 
Ce livre a une particularité : il ne s’agit pas d’un livre qu’il suffirait de lire pour en saisir le contenu ! La Préface rédigée pour la première publication en 1548 précise : " ce n’est pas pour ceux qui doivent seulement lire les exercices, mais pour ceux qui doivent les faire, ou plutôt, qui doivent les donner à d’autres, qu’une telle peine et un tel soin ont été dépensés. " Les Exercices spirituels sont donc un livre d’expérience et de pratique, un livre destiné à un maître d’exercices. Ce livre ne peut donc en aucune façon se comprendre en dehors de la relation singulière qui s’établit entre celui qui donne les exercices et celui qui les reçoit.
 
 
 

St Ignace.jpg  Ce que Dieu vient guérir en nous 

Dieu désire nous libérer de nos emprisonnements intérieurs, nous aider à dénouer le snoeuds dans lesquels nous avons pu nous enfermer au cours de notre histoire. Il vient remettre la vie en route et il nous achemine vers notre liberté intérieure. il invite à se mettre en marche sur un chemin qui peut être long, qui ne mènera pas forcément à la guérison rêvée, mais à une réelle transformation et apcification du coeur. Nul n'est oublié sur le bord de la route. Dieu ne fait pas disparaître nos blessures profondes mais nous aide à les ébagéliser et nous accompagne. Si nous demeurons fragilisés par nos blessures, celles-ci ne nous détruisent plus. Alors, petit à petit, une issue est perçue dans la marche avec Dieu et la possibilité d'accueillir le Christ.        Simone Paquot, paris Notre-Dame, 2004

 

 

St Ignace.jpg Conclusion

Comme la retraite vise une restauration de tout l’être intérieur, le fruit est  de renouer progressivement avec sa véritable identité, celle d’enfant du Père. Quelle joie de retrouver cette relation libérée des fausses images et des mécanismes de défense et des comportements qui en ont résulté : refuges, fuites rêves, culpabilité, perfectionnisme, etc. Nous comprenons avec l’apôtre Paul ce que signifie d-cet élan qui nous fait : « Elever les mains, bénir Dieu en tout temps et avoir la louange sans cesse à la bouche ! » La reconnaissance et l’action de grâce naissent naturellement, le vrai visage de miséricorde du Père apparaît et le cœur se familiarise avec le mystère d’Amour.
 
 
 
 
 
 

St Ignace.jpg  Témoignages

Du néant à la vie

 
La Parole qui a percé la carapace de mon cœur est la suivante : « Mon peuple m’a oublié depuis des jours sans nombre. » C’est vrai que j’accusais Dieu, lui disant : « Seigneur, tu m’as fait non pas pour moi, mais pour remplacer mon frère décédé. Mon vrai « moi », tu l’as oublié. Alors je ferai ma vie sans toi. » C’est ainsi que je vivais depuis une quarantaine d’années sans avoir pris conscience de toute la révolte qui m’habitait.
 
En lisant et priant une parole du prophète Jérémie « Je t’avais planté comme un cep de choix, comment t’es-tu changé pour moi en sauvageon ? », je découvrais et commençais à accepter la bonté du Seigneur pour moi et tout doucement, la colère a pu s’écouler, se déverser, se déposer… C’est alors qu’est venu résonner en moi : « Depuis des jours, des années sans nombre, moi le Seigneur, je ne t’ai jamais oublié. » Je me suis retrouvé « confondu » devant le Seigneur. Et lui est venu, avec beaucoup de douceur, me rendre  souffle après souffle, vie après vie, cette vie que je n’avais pas acceptée ! Je me retrouvais, nouvelle créature devant son Créateur !
 
  

Dès le sein maternel

Depuis plusieurs années, une personne suivait trois séances  de psychothérapie par semaine lorsque lors d’une retraite, il lui est proposé de prier le Ps 139. Le verset 5 lui ‘saute alors au visage’ : « derrière et devant tu m’enserres ». Elle devine au même moment l’origine de sa souffrance : sa mère, émigrée, avait dissimulé être enceinte afin de garder son travail. Une démarche de pardon, colonne vertébrale de la guérison, lui sera proposée et la libérera. 
 
  

Pardonner guérit 

Un arrêt de travail suite à des problèmes de santé a douloureusement changé ma vie. « Veux-tu guérir ? » (Jean 5,6) m’était-il demandé lors d’une retraite. Ayant demandé au Seigneur de me guérir, je pus observer progressivement une amélioration. Cependant, un an plus tard, revenant à une retraite, je commençai à ressentir à nouveau de violentes douleurs. Lors d’une eucharistie où je ne parvenais pas à prier, je senti une colère monter en moi et compris que : « Je n’acceptais pas cette maudite maladie. » Je tentais sans succès de remettre par moi-même ma colère au Seigneur. Les accompagnateurs m’avait donné à méditer la parabole de la brebis perdue, puis celle du bon Samaritain. Je percevais combien il m’était difficile d’abandonner ma colère. La peur de l’inconnu et mon manque de foi  faisaient obstacle à l’amour de Dieu et à ce qu’il voulait pour moi, y compris vraisemblablement concernant ma santé. Un chemin se dessinait pourtant qui passait par un pardon à donner à un proche. Quand la grâce me fût donnée de pardonner, les crises disparurent, et le mal que je pouvais encore parfois ressentir ne m’entraînait plus dans la spirale de l’inquiétude.

C’est à la retraite suivante un nouvel accès important de douleur survint. C’était une épreuve : fuir la retraite ou rester en choisissant de faire confiance ? … je décidai de rester permettant de la sorte au Seigneur de venir éclairer d’autres points ‘en souffrance’ de mon existence.
 
Deux mois plus tard, souffrant à nouveau bien que plus légèrement, ma kiné me dit : « Ce n’est pas le traitement qui n’agit pas, c’est à l’intérieur que cela bloque, vous luttez contre quelque chose ». Une colère restait encore ‘cadenassée’ en moi. La moindre alerte de santé me faisait douter et, dans ma récrimination, la colère renaissait : « N’avais-je pas déjà pardonné ? Vraiment Seigneur, ce n’est pas juste. » Ce n’est que lorsque je pus déposer cela au Seigneur que le traitement a pu à nouveau me soulager.

Le Seigneur m’a patiemment éduquée : me plaindre et devenir victime m’enfermait dans la maladie. Les Paroles reçues sont un remède la peur. J’ai appris à vivre davantage au jour le jour et à « couper » les projections négatives échafaudées par mon imagination dès que quelque chose cloche, « Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient contre toi » Sophonie3, 15. Bien sûr, le combat est toujours là mais le Seigneur, par sa parole, continue à m’éduquer à travers ce que je vis. Je le sais, à présent, mon Père m’aime.
 
 
 
 
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